Robotic Cover Concept fabrique des housses de protection pour les machines et les robots industriels.

Dans le bureau qu’il partage avec le directeur et le commercial, ça sent la colle. Les effluves proviennent de la pièce voisine, l’atelier de production, où s’activent deux ouvriers entre les machines à coudre, les rouleaux de textiles et le grand plan de travail.

L’entreprise de René Dominguès, créée en 1998, ne paie pas de mine. Pourtant, les matériaux utilisés par Robotic Cover Concept, installée depuis 1998 dans le quartier Saint-Mansuy, sont pour la plupart high-tech et les clients de l’établissement toulois pèsent plusieurs milliards (constructeurs automobiles, grands groupes sidérurgiques,…).

RCC produit et commercialise des housses de protection pour les machines et les robots industriels. Car si ces joujoux de technologie ne mangent pas et ne font pas grève, ils n’en demeurent pas moins fragiles, surtout en milieu « hostile » (peinture, soudure…). « En Europe, nous ne sommes que deux sur ce marché » affirme René Dominguès.

L’aide de la Région

En quatre ans, il mesure le chemin parcouru. L’année dernière, son chiffre d’affaires atteignait 1,4 MF. « Nous comptons le doubler tous les ans pendant cinq ans ». Ses produits sont utilisés en Chine, aux Etats-Unis, au Brésil. Récemment, l’embauche d’un commercial bilingue lui a ouvert le marché allemand, « le plus robotisé d’Europe ».

Mais la success-story n’a été possible que grâce à deux rencontres. Son épouse, d’abord : « Pendant la première année, je ne me suis pas versé de salaire. C’est ma femme qui subvenait à nos besoins. Je lui en suis très reconnaissant ». La Région, ensuite, L’Association Régionale pour le Développement d’Activités Nouvelles, plus exactement.

L’aide d’ARDAN n’a pas été que financière. « Quand on crée son entreprise, on est toujours un peu bourrin… et livré à soi-même ». Grâce au programme « Cadre-Créateur », René Donminguès a donc bénéficié d’une assistance pour monter son plan d’affaires (indispensable pour convaincre les banques) ; de conseils pour choisir le statut juridique de l’entreprise et de formations en gestion et finances (pour 3050 euros). Et surtout, il a touché la prime régionale pour la création d’entreprise équivalent au montant du capital de sa société, 100 000 F.

En septembre 2000, les résultats sont si probants que l’entreprise a besoin de se développer. René Dominguès ne peut plus assurer seul la prospection commerciale et le suivi administratif. Impérativement, il doit obtenir la certification ISO 9001. C’est à ce moment qu’intervient une nouvelle fois ARDAN, accompagnée par la Chambre du Commerce et d’Industrie de Meurthe et Moselle, qui lui bénéficier du programme « Cadre-Développeur ».

« Le chéquier-formation de 3 050 euros mobilisé par notre association a permis de René Dominguès d’aller chercher les compétences », explique Catherine Gury, directrice des programmes de l’ARDAN. Formation dont a bénéficié une nouvelle recrue aujourd’hui embauchée en tant que directeur administratif et responsable qualité. RCC se sent à l’étroit dans ses murs, l’entreprise envisage de déménager mais compte rester à Toul.

Said LABIDI, pour L’Est Républicain – publié le jeudi 22 novembre 2001